Si votre animal de compagnie est devenu agité, se tortillant et se grattant vigoureusement, et que les membres de votre famille sont attaqués par d'étranges insectes ressemblant à des moustiques mais très agressifs, ne vous précipitez pas pour remplacer vos moustiquaires. Le problème est peut-être déjà interne. Il pourrait s'agir de puces, de petits parasites sauteurs difficiles à repérer avant qu'ils ne se soient multipliés.
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Que sont les puces ?
Ces insectes, de petite taille (1 à 5 mm), possèdent une piqûre douloureuse, sont difficiles à attraper et particulièrement résistants. Ils suscitent un intérêt constant chez les scientifiques et les chercheurs du monde entier, notamment en raison des mécanismes d'adaptation qu'ils ont développés au cours de l'évolution. Son apparence même est idéale pour l'adaptation à un mode de vie parasitaire.
Le nom de ce parasite, traduit du grec ancien, signifie « pompe sans ailes », une appellation parfaitement justifiée par son apparence et son cycle de vie. Les puces ont perdu leurs ailes au cours de l'évolution, mais ont acquis en contrepartie des pièces buccales complexes qui, via l'œsophage, propulsent le sang dans l'abdomen du parasite à la manière d'une pompe. C'est pourquoi certaines espèces peuvent atteindre 10 mm de longueur lorsqu'elles se nourrissent. Les femelles fécondées, lorsqu'elles portent des œufs, peuvent mesurer jusqu'à 1,5 cm.
Le plus grand membre de cet ordre est la puce de l'orignal. Sa taille naturelle est d'environ 10 mm.
Le corps de la puce est fortement aplati latéralement et verticalement, recouvert de soies, d'épines et d'écailles qui lui permettent de se déplacer aisément dans l'environnement de son hôte : sur les plumes, dans la fourrure, ou encore dans les vêtements et les matériaux de construction d'un terrier ou d'un nid. Trois paires de pattes, munies d'épines dures, partent de son thorax. Pour sauter, elle utilise sa deuxième paire de pattes et sa troisième paire hypertrophiée.
Le saut d'une puce dure 0,001 seconde. Pendant longtemps, les experts ont donc cru que les puces sautaient en prenant appui sur quatre points, c'est-à-dire en se propulsant avec les épines et les genoux de leurs pattes postérieures. Des recherches récentes ont montré que près d'une puce sur dix étudiée peut sauter à partir de deux points d'appui seulement, sans utiliser ses genoux.
Les puces possèdent un organe sensoriel unique, caractéristique uniquement de cet ordre de parasites : le sensille abdominal. Au cours de l'évolution, ils ont abandonné leur vision, la remplaçant par un capteur leur permettant de détecter les vibrations de l'air. La couleur du parasite varie du brun clair au noir.
Galerie photo : À quoi ressemble une puce ?
- Les pièces buccales de la puce sont de type piqueur-suceur, ce qui signifie qu'elle perce la peau lorsqu'elle mord et suce le sang de son hôte.
- En raison de leur carapace dure et de leur corps aplati, il est difficile pour les animaux de mordre les puces et même après les avoir attrapées, une personne ne peut pas écraser l'insecte avec ses doigts.
- Le sensille abdominal est situé à l'arrière du corps de la puce : au microscope, son emplacement peut être déterminé par des poils sensoriels clairement visibles appelés trichobothries.
- La structure des pattes permet à la puce de rester sur un plan sous n'importe quel angle, mais seulement si la surface est rugueuse.
Reproduction et cycle de vie
Malgré leur taux de reproduction élevé, le processus d'accouplement des puces est long, surtout compte tenu de leur durée de vie. La fécondation elle-même dure de 10 à 15 minutes, et l'accouplement lui-même prend plusieurs heures. Deux facteurs influencent la reproduction :
- température ambiante normale - à partir de +18 °C jusqu'à +25 °C, lorsqu'elles dépassent le cadre inférieur, les puces ne meurent pas, mais ne se reproduisent pas ;
- nutrition - l'homme et la femme doivent être bien nourris.
Après un seul accouplement, les femelles de certaines espèces pondent jusqu'à mille œufs par lots, deux fois par jour.
On ne peut pas les qualifier de parents attentionnés : une femelle fécondée ne pond pas d’œufs, mais les expulse simplement avec force, comme si elle les « tirait ». Le cycle de vie d'une puce comprend les quatre principales étapes du développement des insectes.
Œuf
Dispersés dans leur futur habitat, les œufs éclosent à une certaine distance les uns des autres. Ce mode de ponte a une explication évolutive : les futures puces ne se font pas concurrence pour la nourriture et de meilleures conditions de vie. Les œufs sont généralement de couleur claire, allant du blanc neige au crème clair. De forme ovale, ils ne dépassent pas un demi-millimètre de longueur. Selon l'espèce et les conditions de température, il faut en moyenne de 2 à 14 jours pour qu'un œuf arrive à maturité. À mesure que la température diminue, le temps nécessaire pour passer à l'étape suivante augmente.

Les œufs de puces des sables, lorsqu'on les observe au microscope, ressemblent à des perles de nacre.
Larve
Au cours de leur deuxième stade larvaire, les insectes se présentent sous forme de petites larves vermiformes se nourrissant d'excréments de puces contenant des restes de sang hôte non digéré et de matières organiques en décomposition. Aveugles et dépourvues de pattes, elles se déplacent en ondulant tout leur corps. Leurs organes buccaux sont cependant légèrement hyperdéveloppés : leur grosse tête est munie de puissantes mandibules. Le parasite passe de 5 à 15 jours à ce stade, selon la température ambiante et les caractéristiques de l'espèce.
Poupée
À ce stade, la puce forme un cocon solide et collant, dans lequel elle séjourne de 5 jours à plusieurs mois. Certaines espèces survivent aux saisons défavorables dans ce cocon, tandis que d'autres émergent immédiatement après leur maturation, dès qu'elles détectent la présence d'un hôte potentiel. Les conditions de température retardent l'éclosion de l'insecte adulte pour une durée indéterminée, et il faut en tenir compte dans la lutte contre les parasites.

En raison de la texture collante du cocon, la pupe de puce est généralement recouverte d'une fine couche de saleté, ce qui l'aide à se camoufler.
Insecte adulte
Dès sa sortie du cocon, l'adulte se met immédiatement à la recherche d'un hôte. Ses points de repère sont :
- Température localement élevée - les puces se déplacent vers la source de chaleur ;
- la présence de dioxyde de carbone - tous les animaux à sang chaud émettent du dioxyde de carbone, et au cours de l'évolution, les puces se sont adaptées pour l'utiliser afin de déterminer leur source de nourriture ;
- Vibrations – lorsqu’il se déplace, l’hôte potentiel crée des vibrations que le parasite détecte.
Les puces ne passent pas toute leur vie directement sur le corps de leur hôte. Certaines espèces vivent dans des nids, sur la literie ou dans les meubles. Elles ne sautent sur leur proie que pour se nourrir.
Espérance de vie et caractéristiques nutritionnelles
Dans des conditions optimales, les puces vivent en moyenne deux mois. Cependant, certains facteurs peuvent prolonger indéfiniment leur existence :
- L’arrivée du froid retarde le développement de l’œuf et de la pupe de l’insecte, et l’insecte adulte, lorsque la température baisse, entre dans un état d’animation suspendue ;
- humidité de l'air ;
- sources de nourriture - une puce adulte peut chercher de la nourriture pendant longtemps (d'un mois à un an et demi) sans perdre sa capacité à se déplacer.
Une puce affamée est incapable de se reproduire. Les parasites se nourrissent exclusivement de sang frais. Si leur hôte meurt, ils quittent immédiatement le corps. Si une source de nourriture se trouve à proximité, les puces se nourrissent quotidiennement.
La salive de certaines espèces ne contient pas de substance anesthésiante, mais toutes contiennent un coagulant qui empêche la coagulation du sang et les allergènes potentiels.

Pour se nourrir, la puce enfonce littéralement sa tête dans la peau de son hôte afin d'atteindre un vaisseau sanguin.
Types de puces
Les membres de cet ordre sont répandus dans le monde entier. On les trouve sur tous les continents, y compris l'Antarctique. Sous nos latitudes, les habitations humaines abritent plusieurs espèces de puces, qui parasitent aussi bien les humains que les animaux. On les confond parfois en raison de la croyance erronée que chaque espèce de puce ne peut se nourrir que d'une seule espèce hôte. Les puces, fréquentes sous nos latitudes, ne se limitent pas à un seul type d'hôte, et beaucoup d'entre elles piquent les humains.
Les poux des oiseaux sont souvent confondus avec les puces des poules, les poux des chiens et des rats se trouvent le plus souvent sur les chèvres et les lapins, et les puces des tapis et des maisons constituent un nom collectif pour toutes les espèces qui vivent dans les habitations humaines.
Puce humaine (Pulex irritans)
Ce parasite est omniprésent et se nourrit aussi bien d'humains que d'autres animaux, y compris certains prédateurs. Il se distingue par l'absence de la rangée de dents présente chez la plupart des puces et son principal danger réside dans sa capacité à transmettre des agents pathogènes responsables de maladies graves, telles que la peste et les helminthiases (ténias du potiron et du rat, et dirofilariose).
On trouve des références à la puce humaine dans un ouvrage fondamental sur la Nouvelle-Espagne du XVIe siècle, qui cite des remèdes contre ce parasite basés sur des recettes aztèques.
Puce du chat (Ctenocephalides felis)
Ce type de parasite est omniprésent. Outre la peste, il est porteur de rickettsioses et de brucelloses, qu'il transmet par piqûre non seulement aux animaux, mais aussi à l'homme. Sa particularité réside dans la capacité de la femelle fécondée à atteindre une longueur de 16 mm grâce à la présence d'œufs dans son corps.
Après avoir infecté un rat, les puces du chat remplacent complètement le parasite « légal » – la puce du rat – chez son hôte.

La puce du chat est une sorte de chef de file : cette espèce pique les humains plus souvent que les autres.
Puce du chien (Ctenocephalides canis)
Les membres de cette espèce sont si proches de leurs cousins félins qu'on ne peut les distinguer qu'à fort grossissement, grâce à leur front plus fuyant et à la structure de leurs griffes génitales. Outre le vibrion de la peste, leur salive contient les bactéries de la lèpre, de la rickettsiose transmise par les rats et de la fièvre de Marseille.
La première description de l'espèce a été réalisée par le scientifique anglais John Curtis en 1826.

Les puces du chien sont porteuses de vers plats et de trypanosomes (agents responsables de la maladie du sommeil).
Puce du rat (sud)
Selon la théorie la plus répandue, ce parasite nous serait parvenu des tropiques, profitant de conditions hivernales plus favorables. Auparavant, le froid empêchait la puce du rat (Xenopsylla cheopis) de se répandre dans le nord, mais aujourd'hui, ce parasite a envahi tout le continent. Elle représente le plus grand danger pour l'homme car sa morsure introduit les agents pathogènes de la peste et du typhus dans le sang.
En 1901, le banquier et entomologiste anglais Charles Rothschild réalisa la première description de la puce du rat, et en 1907, l'espèce fut incluse dans la classification d'un autre genre de ces insectes.

Les maladies transmises par les puces des rats se transmettent de génération en génération par les œufs.
La puce des sables (Tunga penetrans)
Cette espèce parasite affectionne les latitudes méridionales. Elle se distingue de ses congénères par sa taille minuscule (1 à 2 mm) et sa capacité à pénétrer la peau de son hôte. On l'appelle aussi « puce pénétrante ». Elle niche généralement dans les herbes sèches, d'où elle pique les humains, les animaux sauvages et domestiques, ainsi que les oiseaux.
Jusque dans les années 1870, les puces terrestres ne se rencontraient qu'en Amérique centrale et du Sud. Cette espèce s'est ensuite répandue en Afrique de l'Ouest, où elle a proliféré rapidement.

Après la fécondation, les puces terrestres femelles s'enfouissent sous la peau de l'hôte pour se nourrir en continu.
Combattre les puces
En cas d'infestation importante, il est essentiel de se rappeler que la plupart des remèdes traditionnels sont préventifs. Pour éliminer les parasites, il est préférable d'utiliser un insecticide commercial ou de contacter une entreprise spécialisée. Si vous décidez de traiter le problème vous-même, suivez les étapes suivantes :
- Identifiez la source de l'infestation. Une fois que vous avez déterminé par où les puces sont entrées dans votre maison, empêchez-les de revenir : bouchez les fissures et les crevasses du sol, des murs et du plafond.
- N'oubliez pas que les puces sont transportées par les animaux sur leur pelage. Éliminez ces parasites et prenez des mesures pour prévenir toute nouvelle infestation. Utilisez des colliers spéciaux, des sprays et des traitements à action prolongée.
- Utilisez le produit choisi et traitez la maison soigneusement et méticuleusement.
Lors d'un traitement anti-puces, utilisez un équipement de protection : gants et masque respiratoire. Pendant le traitement, tous les occupants de l'appartement, animaux domestiques compris, doivent rester à l'écart des lieux.
Pour éviter la réapparition des puces, tenez compte de plusieurs facteurs :
- Tuer les puces adultes ne suffit pas à éliminer complètement les puces de votre maison. Lors du choix d'un produit, privilégiez un produit qui tue les puces à tous les stades de leur développement.
- Traitez toute la pièce sans oublier un seul centimètre. Les œufs de parasites et les insectes adultes peuvent se cacher partout, même sous le plafond.
- L'effet résiduel du produit dure jusqu'à un mois. Évitez le nettoyage à l'eau pendant cette période, sinon les parasites survivront.
- Effectuez le traitement le matin. La pièce devant être fermée à ce moment-là, il faudra du temps pour qu'elle s'aère.
- Préparez la pièce à l'avance : rendez les plinthes et autres zones difficiles d'accès accessibles, retirez les tissus lavables (housses de meubles, rideaux, jetés), retirez les tapis des murs et retirez les traversins et les matelas des lits et des canapés.
- Si les locaux sont fortement infestés, en plus du produit principal, utilisez des poudres à action prolongée, à saupoudrer après le traitement dans les zones où les puces sont les plus susceptibles d'apparaître.
Agissez pour éliminer les puces dès les premiers signes de leur apparition. Les parasites se multiplient très rapidement et, si on ne les contrôle pas, votre maison sera bientôt envahie par des suceurs de sang.
Galerie photos : Types de produits anti-puces
- Les produits anti-puces les plus populaires sont les produits à base d'émulsion.
- Les traitements anti-puces modernes sont disponibles sous forme d'aérosol pour plus de commodité.
- Sans danger pour les humains et les animaux, mais efficace contre les puces, la poudre de pyrèthre se saupoudre dans tous les endroits difficiles d'accès de la maison.
- Pour éliminer les puces chez les animaux domestiques, on utilise des médicaments sous forme de shampoing, de gouttes, de comprimés ou de colliers anti-puces.
Pour lutter contre les puces, il est important de se rappeler que les traitements localisés sont inutiles. Traiter votre animal ou le seul pouf où elles ont trouvé un endroit sûr sera inefficace. Suivez ces conseils et pensez aux mesures préventives : les puces ne vous dérangeront plus jamais.














